A l'école de Saint Geneys près Saint Paulien

Passer à l'école

Il y a deux salles, deux classes pour une trentaine d'élève. Une petite cours en pouzzolane dans laquelle les gosses tout à l'heure irons pelleter, faire des rigoles et des ponts en petits précoces du BTP. C'est la petite école de Saint Geneys, grande classe unique dédoublée nichée dans une ancienne école de curé avec des petits vitraux de couleur dans les passages.

Nous passons un peu de temps à échanger des idées pour maintenir le lien en attendant l'atelier de mai prochain. On a trouvé quelques billes à mettre dans le sac à malice de Philippe.

Transformer la matière pour faire sentir, par exemple en passant une lime sur un bout de fer, en grattant du bois avec un papier de verre. On peut aussi penser au transformations de la matière quand elle change d'état : les feuilles sèches de la tisane exalhent par exemple leur parfum quand elles sont baignées dans l'eau chaude. C'est la vapeur d'eau qui transporte leur parfum jusqu'à nos narines.

les enfants que je rencontre ce matin sont en grande section et en CP. Ils savent bien désigner une odeur par la matière qui la contient. On parle de l'essence, des smarties ou du chocolat, de la tisane de mamie et du caca. C'est beaucoup plus difficile de mettre des mots pour des émotions quand on est petit comme ça. Mais pour les grand aussi, ce n'est pas si évident que ça. Il n'y a pas de mots propres aux odeurs. C'est un des rares cas du langage ou la matière est performative pourtant. l'odeur du fer, l'odeur du bois, l'odeur de la mer, l'odeur du cocacola, l'odeur de la menthe... La matière à elle seule devrait signifier une odeur. Sauf que cette manière de désigner est imprécise, incomplète, inexpressive elle en empêche du moins la description. Comment alors détourner le problème pour en parler quand même ?

On essaie de passer par l'évocation de la mémoire, mais les souvenirs eux-même n'ont pas beaucoup de prise sur les touts petits. Si on aime, on aime pas, chez les petits humains aussi, on a vite fait d'apprendre à faire les moutons, c'est à celui ou à celle qui braie en premier d'emporter l'assentiment du reste du troupeau. Si une odeur est un lieu si c'est une personne, si c'est un animal c'est peut-être déjà mieux. Faire classe dehors pour avoir de vraies odeurs sous la main et mettre en jeu le corps pour pallier au langage qui boite c'est une idée aussi à creuser. Bref, Il me reste encore des progrès à faire pour trouver de bonnes solutions.